L’histoire du tatouage
traditionnel japonais
Il existe plusieurs mots au Japon pour parler du tatouage.
L’horimono est le terme qui désigne les tatouages en général. L’irezumi lui ne
concerne que les tatouages traditionnels qui couvrent de larges parties du
corps, tatouages intégraux inclus.
Le tatouage traditionnel est entièrement réalisé à la main
avec de fines aiguilles, de l’encre de charbon et des pigments de couleur.
L’outil est une sorte de manche en pointe, en général en métal mais autrefois
en bambou, au bout duquel sont insérées ces aiguilles dont le nombre dépend de
la taille du tatouage, le tatoueur peut utiliser de 5 à 36 aiguilles. L’encre
utilisée est toujours la même encre noire depuis 300 ans.
Cette méthode traditionnelle est réputée très douloureuse et
même les yakuza se font de moins en moins tatouer. Vous en trouverez même qui
n’ont qu’un tatouage qui restera inachevé à cause de la douleur.
Origine
Son origine remonte à loin (-10 000 à -300 av. JC), quand les pêcheurs se tatouaient le visage pour se protéger contre les esprits maléfiques.
le Kojiki ouvrages écrit en 712 décrit deux types de tatouages, le premier réservé aux personnes illustres et aux nobles, et le deuxième, plus dégradant, réservé aux criminels.
Les tatouages sur les femmes étaient censés les protéger des
enlèvements pratiqués par les japonais. Il est parfois utile de savoir que son
ennemi n’aime pas les femmes tatouées…
Beaucoup de yujo et de geisha se tatouaient pour faire
plaisir à leurs clients.
Les geisha de haut rang trouvaient le tatouage inélégant
et indiscret et l’évitaient, mais certains clients insistaient et il ne leur
était parfois pas possible de l’éviter. Comme le tatouage pouvait être une
source de problème si la geisha avait plusieurs clients, l’ôter n’était pas un
obstacle. Il était cautérisé avec une mixture de moxa (herbes séchées) et du
feu.
Au XVIe siècle, pendant les guerres civiles, certains samouraïs se faisaient tatouer. Si jamais ils mourraient sur le champ de bataille et qu’on leur volait vêtements et armures, leurs tatouages servaient à les identifier. Mais c’est à l’ère Shogun qu’il prit définitivement une mauvaise connotation, quand les autorités japonaises se mirent à marquer les criminels en les tatouant, pour les distinguer du reste de la population.
Le tatouage pénal
Yoshimune, huitième
shogun en 1716, instaura la peine officielle du tatouage en 1720 pour remplacer
l’amputation du nez et des oreilles (exception faite pour les samouraïs qui ne
subissaient pas ce genre de choses). Les voleurs et les meurtriers étaient
condamnés à mort, tandis que ceux coupables d’extorsion, de fraudes et
d’escroquerie étaient punis par la peine du tatouage.
Les criminels tatoués étaient mis au ban de la société, sans
espoir de retour en arrière, leur ôtant toute raison de ne pas recommencer et
les entraînant par la même occasion dans un cercle vicieux de crimes.
Ces tatouages ressemblaient généralement à des cercles noirs
autour des bras (ou encore à un kanji sur le front).
Le tatouage au Japon a donc une longue histoire qui permet
de mieux comprendre pourquoi il est encore perçu négativement. Son histoire
permet aussi d’avoir un aperçu de la complexité de la culture japonaise : les
tatoués sont des marginaux, des criminels, mais le tatouage traditionnel est un
art exercé par des maîtres.
Benkei
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